samedi 5 octobre 2013

ATTENTION aux ruptures conventionnelles

Depuis quelques mois, XGS "dégraisse" en "suggérant" à certains salariés, devenus indésirables ou trop coûteux, de demander une rupture conventionnelle.

La direction ose ensuite nous annoncer que 99% des ruptures conventionnelles sont à l'initiative des salariés !

Si vous êtes dans cette situation, avant de prendre une décision contrainte, prenez conseil en contactant vos délégués CGT. 

Et surtout, lisez le texte ci-dessous qui vous permettra d'y voir plus clair.

Haro sur la rupture conventionnelle


Par Franc MULLER – Avocat   -   Publié sur le site de JURITRAVAIL 

Il faut se rappeler que cette loi avait pour origine un accord national interprofessionnel qui avait été précédemment conclu par les partenaires sociaux, le 21 janvier 2008.
Le patronat présentait alors la rupture conventionnelle comme « l’équivalent du divorce par consentement mutuel dans les affaires familiales » (cit.) et lui attribuait entre autre vertu essentielle de limiter le contentieux lié à la rupture du contrat de travail.

Cette vision a largement inspiré la loi, de sorte que l’article L 1237-11 du Code du travail énonce que « L'employeur et le salarié peuvent convenir en commun des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie. La rupture conventionnelle, exclusive du licenciement ou de la démission, ne peut être imposée par l'une ou l'autre des parties. »

Nouveau mode de rupture du contrat de travail, la rupture conventionnelle paraissait attrayante ; d’un côté, les salariés en auraient tiré avantage, puisqu’à la place d’une démission qui ne leur ouvrait pas droit au bénéficie de l’allocation chômage, le nouveau dispositif leur permettait de percevoir ces allocations ; de l’autre, les employeurs y trouvaient un moyen de rompre le contrat de travail sans contrainte trop lourde et surtout, à la différence du licenciement, sans avoir à invoquer de motif.

A l’usage, l’expérience démontre qu’en réalité le contexte lié à la conclusion de la majorité des ruptures conventionnelles est révélateur du rapport de force qui détermine la relation de travail.

Fondamentalement en effet, cette relation procède d’un rapport subordonné, dans lequel le salarié est placé sous l’autorité de l’employeur, qui dispose du pouvoir de direction. Les parties ne sont donc pas placées sur un pied d’égalité, c’est l’employeur qui impose ses vues au salarié et non l’inverse !

Rares sont les ruptures conventionnelles initiées par des salariés, en lieu et place d’une démission, étant précisé que la démission est souvent motivée par un différend d’ordre professionnel ou par une embauche dans une nouvelle entreprise.

De fait, les ruptures conventionnelles sont majoritairement prises à l’initiative de l’employeur, qui y a incontestablement plus avantage que le salarié.

Les raisons peuvent en être multiples : relations conflictuelles, manquements reprochés au salarié, volonté d’éviction, motif économique, restructuration ou réorganisation de l’entreprise (non nécessairement liée à un motif économique)

Force est de constater que dans de très nombreux cas, la rupture conventionnelle s’est purement et simplement substituée au licenciement, ce dispositif permettant d’échapper au carcan jugé trop rigide par les employeurs des dispositions relatives au licenciement, notamment l’exigence de justifier d’une cause réelle et sérieuse.

Concrètement les choses, telles qu’elles nous ont été maintes fois rapportées, se déroulent ainsi : le salarié est convoqué de façon souvent inattendue, et informelle, par l’employeur qui lui expose qu’il va devoir se séparer de lui, en invoquant une raison (fallacieuse ou non), et que tout bien considéré, la meilleure des solutions pour les deux parties est de conclure une rupture conventionnelle.

A défaut d’accepter cette proposition, le salarié est informé des foudres qui lui sont réservées, à savoir un licenciement, nécessairement conflictuel, auquel « « il n’a rien à gagner » (les procédures prud’homales sont longues, coûteuses, aléatoires).

On peut légitimement s’interroger sur le point de savoir si son consentement est alors véritablement libre.

Le salarié sur la sellette doit disposer d’une grande force de caractère pour s’opposer à cet ultimatum, auquel peu résistent face à l’incertitude à laquelle ils sont confrontés.

S’ensuit, dans le meilleur des cas, une négociation sur le montant des indemnités dont le salarié sera gratifié, puis en définitive la signature du formulaire de rupture conventionnelle.
L’indemnité est souvent modique (minimum légal), même si l’honnêteté commande de reconnaître que dans des cas limités les indemnités de rupture conventionnelle peuvent être substantielles ; cette exception étant motivée soit par la conscience qu’a l’employeur du risque prud’homal qu’il encourt, soit parfois par sa bonne foi.

Maigre lot de consolation pour un salarié que d’être indemnisé, dés lors qu’il est privé d’emploi et doit rechercher activement un nouveau travail dans un contexte économique excessivement difficile.

Les garde-fous institués par le législateur n’ont qu’un rôle restreint : le droit de rétractation de 15 jours est peu exercé par les salariés qui, rendus à ce stade, ne nourrissent plus guère d’illusion sur la possibilité de sauver leur emploi.

Quant au rôle dévolu par la loi à la Direction du travail (DIRECCTE), dont l’exposé des motifs mettait à la charge de « sécuriser le dispositif en garantissant la liberté de consentement des parties », il s’agit malheureusement d’un vœu pieu.
Les DIRECCTE, assaillies de très nombreuses demandes (279 000 entre janvier et octobre 2012), se contentent d’en vérifier la forme, sans en contrôler le fond, et ne s’assurent que rarement du consentement réel des parties, singulièrement de celui du salarié.

Les Cours d’appel ont donc eu à se prononcer sur la validité de ruptures conventionnelles contestées par des salariés.

La plupart ont affirmé que ce mode de rupture ne pouvait intervenir « qu’en l’absence de litige entre les parties » (cf. http://www.francmuller-avocat.com/les-pieges-de-la-rupture-conventionnelle), bien qu’un arrêt de la Cour d’appel de Lyon, isolé semble-t-il, adopte une position différente (C.A Lyon 7 mai 2012 n° 09/04353).

Ont été requalifiées en licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse des ruptures intervenues dans un contexte litigieux (Cour d’appel de Rouen, 13 mars 2012 n° 11/03543), en cas d’absence de consentement libre et éclairé du salarié, ou lorsque la convention est finalisée pendant que le contrat du salarié est suspendu et qu’il bénéficie d’un statut protecteur lié à sa vulnérabilité (accident du travail, congé maternité, harcèlement moral).

C’est également pour éviter un abus de ruptures conventionnelles ayant pour origine un motif économique que la Cour de cassation a jugé qu’elles devaient être prises en compte pour l’établissement d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) (Cass. soc. 9 mars 2011, n° 10-11581).

En conclusion, si les objectifs des employeurs, soucieux de disposer d’un mode de rupture souple et limitant le contentieux, ont été pleinement satisfaits, on cherche vainement quels avantages en retirent les salariés ?

Lueur d’espoir, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 pourrait opportunément constituer un frein à ces pratiques, car elle instaure à compter du 1er janvier 2013 un forfait social de 20 %, à la charge de l’employeur pour les ruptures conventionnelles dans la limite de 2 plafonds annuels de sécurité sociale (74 064   pour 2013).
On attend impatiemment d’observer si ce renchérissement du coût de la rupture se révélera dissuasif.

Ruptures conventionnelles : l’édifice se fissure

Durant la négociation de l’accord «modernisation du marché du travail» en 2008, la CGT a dénoncé le dispositif de rupture conventionnelle en expliquant qu’il s’agissait d’un marché de dupes. 

En effet, l’employeur disposera toujours de moyens de pression efficace pour contraindre un salarié à accepter cette rupture dite « à l’amiable ».
A l’inverse, un salarié ne pourra jamais imposer une rupture conventionnelle en lieu et place d’une démission. C’est bien une des raisons qui a conduit la CGT à refuser de signer cet accord.

Depuis, nos craintes se sont révélées exactes. Le nombre de rupture conventionnelle a explosé (plus de 500 000 ruptures depuis d’août 2008) et dans la grande majorité des cas, ces salariés qui ont " choisi " de rompre leur CDI en période de crise se sont inscrits au chômage. 
L’administration du travail a elle-même constaté des tentatives de fraude à la loi, notamment des contournements de la législation sur les licenciements économiques collectifs. 

Enfin, dans les grandes entreprises les chiffres indiquent que la rupture conventionnelle sert de dispositif de préretraite mettant les salariés de 58 ans au chômage. 
Alors que ce sont ces mêmes employeurs qui ont poussé le gouvernement à faire reculer l’âge de la retraite à 62 et 67 ans.

Jusqu’à aujourd’hui, les employeurs se croyaient à l’abri de tous recours juridiques, pensant qu’avec la rupture conventionnelle, ils pouvaient se séparer des salariés sans explications, à moindre coût et en toute impunité.

Mais les premières décisions tombent (Cour de cassation, 9 mars 2011 ; CPH Bordeaux, 21 janvier 2011 ; Cour d’appel de Riom, 18 janvier 2011 ; CPH Rambouillet, 18 novembre 2010 ; CPH Bobigny, 6 avril 2010 …) ! Les juges commencent à rétablir les salariés dans leurs droits en obligeant les employeurs à prendre en compte le nombre des ruptures conventionnelles pour le déclenchement des plans sociaux et en affirmant qu’une rupture conventionnelle ne peut pas être signée lorsqu’un différend oppose un salarié à son employeur.

Les employeurs devront donc être très attentifs, la sécurité offerte par la rupture conventionnelle n’était qu’illusion ! 

La CGT poursuivra donc ses mobilisations et actions judiciaires pour enrayer sérieusement les manœuvres patronales de déguisement des licenciements.

lundi 9 septembre 2013

Mobilisation du 10 septembre 2013

La Fédération CGT des sociétés d'études, la Fédération FO  Employés/Cadres, Solidaires et les Fédérations SUD PTT et Informatique se félicitent de l'appel commun des organisations syndicales CGT, FO, FSU, SUD à une journée nationale d’action inter-professionnelle avec grèves et manifestations le 10 septembre 2013. 
Nos organisations considèrent en effet que les projets du gouvernement en matière, notamment, de retraite constituent un recul social sans précédent. Elles ne sauraient accepter tout allongement de la durée de cotisation, l’opposition public/privé, la sous-indexation des pensions et des salaires portés aux comptes.

Le rapport Moreau remis au gouvernement le 14 juin prévoit, entre autre, l'allongement de la durée de cotisations qui passerait de 41,75 ans pour la génération de 1957 à 43 ans pour les salariés nés en 1962 et 44 ans pour ceux nés en 1966 (44 ans pour les générations nées à partir de 1975 dans un second scénario).

Les salarié-e-s mais aussi les jeunes qui sont au chômage comme ceux qui font des études longues seraient ainsi contraints, si leur santé leur permet et si un employeur accepte de les garder, de prolonger leur activité jusqu’à 68 voire 70 ans !

Scénario similaire pour les femmes qui cumulent carrières incomplètes, et montant de pensions faibles, directement lié aux inégalités professionnelles !

Résultat :

  Pour de nombreux salariés, il sera impossible de prendre sa retraite à 62 ans sans subir une très forte décote sur le montant de leur pension.

  Pour la moitié des salariés qui sont sans emploi lorsqu'ils atteignent l'âge de la retraite, il sera impossible de cotiser plus longtemps. Ils verront le montant de leur pension s'effondrer.

Nos organisations rappellent que la durée de cotisations s'est déjà considérablement allongée sous le coup des réformes successives, pour passer de 37,5 annuités en 1993 à plus de 41 ans aujourd'hui.

Résultat : l’espérance de vie en bonne santé a diminué d’un an pour s’établir à 61,9 ans pour les hommes et 63 ans pour les femmes.

Pourtant, invité dimanche 16 juin sur le plateau de M6, le président HOLLANDE a confirmé la volonté du gouvernement : «nous allons continuer à augmenter la durée de cotisations». .

Pour nous, ce projet est inacceptable et seule une large mobilisation des salariés pourra faire reculer le gouvernement 


Afin  d'exiger l’abandon de ces mesures, nos organisations appellent l'ensemble des salariés à la grève et à participer aux manifestations organisées partout en France le mardi 10 septembre

 

jeudi 25 juillet 2013

Spéciale dédicace aux imbéciles qui se reconnaitront

Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt
 
Le comble de l'imbécile est de se croire intelligent
Parler sans but constitue la satisfaction des imbéciles
Read more at http://www.mon-poeme.fr/citations-imbecile/?page=2#sDADJPsoZ4jqrph7.99

Parler sans but constitue la satisfaction des imbéciles

Dans la foule, l'imbécile, l'ignorant et l'envieux sont libérés du sentiment de leur nullité

etc. etc.

 

jeudi 27 juin 2013

NAO 2013 : le flop

Lors de la réunion du 10 juin 2013, la direction avait annoncé aux organisations syndicales qu'une fois de plus, la politique salariale était gelée suite aux directives du groupe Xerox.
Notre direction avait obtenu une dérogation exceptionnelle avec un budget de 85.000€ permettant de distribuer quelques primes aux plus bas salaires (200€ brut  aux salaires inférieurs ou égal à 1600€).

Lors de la réunion du 21 juin, la direction nous a indiqué qu'étant donné qu'un accord avait été signé au niveau de Syntec, les augmentations obligatoires des minimas allaient concerner grosso modo 556 personnes et coûter plus de 300.000€ par an.
Notre DRH nous a expliqué qu'étant donné la conjoncture, il n'était pas possible de donner les primes citée plus haut en plus des augmentations Syntec. 
Mais sensible au maintien du pouvoir d'achat des plus bas salaires, 59 salariés, dont les salaires sont inférieurs à 1800€ mais supérieurs aux minimas, pourrait bénéficier d'une prime exceptionnelle comprise entre 70€ et 200€ brut avec un système dégressif selon les salaires.

D'autres mesurettes seraient envisageables, telles que :
  • Doubler le nombre de jours de congés exceptionnels pour décès familial (parents, enfants, frère/sœur et conjoint) = 4 jours au lieu de 2 jours
  • Renégocier les primes d'astreinte à la hausse (combien ?)
  • Verser la prime vacances en juin au lieu de juillet (en 2014)
  • Donner une prime de 150€ brut pour les salariés demandant la médaille du travail (à partir de 30 ans de travail)
  • Permettre aux élus de cumuler jusqu'à 35 heures de délégation non prises, 1 fois par mandat, pour effectuer des formations syndicales et sociales
Bien que ces mesures aient été revendiquées par la CGT, elles faisaient partie d'un package englobant des mesures salariales conséquentes. Pas des clopinettes !

Enfin, pour conclure, la direction nous a annoncé que ces mesures ne seront acquises qu'à la condition que les organisations syndicales signent l'accord de NAO.

Non, nous ne signerons pas l'accord de NAO

Nous ne pouvons évidemment pas accepter des mesures aussi dérisoires qui ne concernent qu'un nombre très limité de salariés.

Nous refusons le chantage qui nous est fait : "l'aumône ou rien du tout". Nous laissons  notre direction avec sa conscience et nous invitons tous les salariés à s'interroger sérieusement sur leur avenir dans une entreprise qui ne sait reconnaitre que ses actionnaires au détriment de ses salariés. 
Une entreprise qui n'accorde aucune valeur au travail et aux efforts de ceux qui font tourner la boutique mérite t-elle qu'on se décarcasse ?

Et si tout le monde arrêtait de travailler pendant quelques temps, que se passerait-il, qu’en penseraient les actionnaires ?

Et vous, qu'en pensez-vous ?
commentaires sur ce blog ou par mail à cgt.xgs@free.fr 

dimanche 23 juin 2013

revalorisation des minima Syntec



La revalorisation des minima conventionnels de la Convention Collective Syntec sera applicable au plus tôt le 1er août 2013.

GRILLE DES SALAIRES MINIMUM APPLICABLE POUR LES ETAM
Les salaires minimaux conventionnels des ETAM sont déterminés selon la formule suivante :
Salaire Minimum Conventionnel

= partie fixe + (valeur du point ETAM x coefficient de la position).
  • Pour les positions 1.3.1, 1.3.2, 1.4.1 et 1.4.2 la valeur du point est fixée à 2,85 euros bruts et la partie fixe à 827 euros bruts.
  • Pour les positions 2.1, 2.2, 2.3, la valeur du point est fixée à 2,85 euros bruts et la partie fixe à 833,80 euros bruts.
  • Pour les positions 3.1, 3.2, 3.3 la valeur du point est fixée à 2,85 euros bruts et la partie fixe à 839 euros bruts.
GRILLE DES SALAIRES MINIMUM APPLICABLE
POUR LES INGENIEURS ET CADRES

La valeur du point des Ingénieurs et Cadres est ainsi fixée :
  • Pour les positions 1.1, 1.2, 2.1 (coefficient 105), 2.1 (coefficient 115), 2.2, 2.3, à 20,21 euros bruts pour les Ingénieurs et Cadres classés dans la grille Cadre de la Convention Collective Nationale ;
  • Pour les positions 3.1, 3.2, 3.3, à 20,13 euros bruts pour les Ingénieurs et Cadres classés dans la grille Cadre de la Convention Collective Nationale.
* PMSS : Plafond Mensuel de la Sécurité Sociale