vendredi 10 octobre 2014

Kim Jong, sort de ce corps

Le leader CFTC Kim Jong Alain ose comparer les délégués CGT à des tyrans soviétiques. 

Pourtant, il semble avoir oublié les nombreux salariés qu’il a martyrisés, viré, humilié quand il était CCO ; 

Eux n’ont pas oublié et nous non plus. Alors se faire passer pour le grand défenseur des faibles salariés opprimés…   

affligeant

Une journée formidable


Le 8 octobre, de nombreux délégués du personnel de sites et les membres du comité d’entreprise se sont déplacés jusqu’à Villepinte pour participer à la réunion du collège désignatif, chargé de mettre en place les élections du nouveau CHSCT, puis de désigner ses membres.  


La réunion a commencé à 11h15. Après une longue intervention du DRH sur la configuration de ce futur CHSCT, il a fallu lister les titulaires présents et les suppléants susceptibles de remplacer les titulaires absents pour voter.
Le « cher leader » CFTC Kim Jong Alain, qui aime laisser croire qu’il est un grand juriste, n’a pas hésité à affirmer qu’un suppléant de Lannion pouvait tout à fait remplacer un titulaire de Niort et que c’était la loi. Quelle drôle d’idée ! Les salariés de Niort n’ont pourtant pas élu le suppléant de Lannion lors des élections DP. Il va falloir réviser votre code du travail, Mr Kim Jong Alain

Au bout d’une heure de cafouillage, les délégués CGT ont eu pitié des malheureux délégués CFE CGC qui essayaient tant bien que mal de gérer ce fouillis, ils leur ont alors suggéré de procéder avant toute chose à l’élection d’un secrétaire de séance. Un secrétaire a donc été élu à l’unanimité et nous sommes tous allé manger.

A notre retour, nous devions décider de 2 dates : le dépôt des candidatures et le scrutin. Notre cher leader CFTC Kim Jong Alain a exigé un vote à bulletin secret, c’est la loi a t-il affirmé. Il a donc fallu installer un isoloir et une poubelle en guise d’urne. Les délégués  CGT ont dû lui rappeler que dans le cadre d’un vote à bulletin secret, une feuille d’émargement s’imposait. Oups, le grand spécialiste du droit avait oublié !

Et pour couronner cette belle cérémonie démocratique ou le vote à bulletin secret était à  l’honneur, voilà ti pas que Ti Moun Rantanplan (fidèle lieutenant de Kim Jong Alain) a la bonne idée de s’installer derrière l’isoloir pour surveiller l’urne et faire signer la feuille d’émargement, voyant ainsi ce que chaque personne votait. Il a encore fallu l’intervention de la CGT pour y remédier.

Nous sommes donc passés chacun notre tour à 2 reprises derrière l’isoloir pour choisir les dates que nous souhaitions. Ces 2 décisions, d’une «importance absolument capitale», ont duré plus d’1 heure.

Puis il a fallu trouver une solution pour le dépôt des candidatures car le camarade Kim Jong Alain s’opposait formellement à ce que la direction les réceptionne. Heureusement que les délégués CGT ont proposé une solution acceptable par tous et que l’étape  « vote à bulletin secret » a été zappée, sinon, nous y serions encore.

Il ne nous restait plus qu’un quart d’heure pour boucler le protocole électoral, nos collègues de provinces ayant des contraintes de transport.

Notre DRH est alors arrivé contestant les dates que nous avions si laborieusement décidé, affirmant que nous aurions dû prévoir des modalités concernant les sièges supplémentaires qu’il proposait (alors qu’aucun accord n’a été signé à ce jour). Son intervention n’a fait qu’ajouter à la confusion et tout le monde a fini par partir.






Plusieurs décisions n’ont donc pas été prises :
  • La date d’envois de l’appel à candidature
  • La constitution du bureau de vote (assesseurs et scrutateurs)
  • L’heure d’ouverture et de fermeture du bureau de vote
  • L’heure de vote des suppléants si les titulaires ne se sont pas présentés 
  • Le matériel nécessaire
  • Le format des bulletins de vote
Nous ne savons pas comment tous ces points seront gérés.

Bref, ce fut une journée formidable, qui bien qu’assez peu fructueuse en terme de décisions, nous a au moins permis de nous rencontrer et de nous réunir

lundi 6 octobre 2014

« Lorsque tu fais quelque chose, saches que tu auras contre toi

ceux qui voudraient faire la même chose,
ceux qui voudraient faire le contraire,
et l’immense majorité de ceux qui voudraient ne rien faire.»

Confucius

LA LEGENDE DU COLIBRI


Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. 
Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. 

Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »

Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. »

lundi 22 septembre 2014

Collaborateurs et subordonnés

-       La DRH : Bonjour Monsieur l’inspecteur, je vous présente mes collaborateurs…
-       L’inspecteur  du Travail : Ah, vous avez des gens extérieurs à l’entreprise, ils ne sont pas déclarés ?
-       La DRH : Mais non, bien sûr, ils sont salariés. Ici, dans l’entreprise, bien sûr
-       L’IT : Pourquoi vous les appelez collaborateurs ?
-       La DRH : Mais on les appelle comme ça, ce sont des collaborateurs…
-       L’IT : Mais, Madame, vous savez ce qui caractérise un contrat de travail, c’est un « lien de subordination juridique permanente ». Je parle en droit. Tout salarié est «subordonné». On ne peut à la fois, être « collaborateur » et « subordonné ».
-       La DRH : Monsieur l’Inspecteur on les appelle ainsi, par respect, pour les associer…
-       L’IT : Madame, le mot « collaborateur » n’existe pas une seule fois dans le Code du travail, restez donc sur un plan juridique, c’est clair : un « salarié » !
-       La DRH : Mais enfin monsieur l’Inspecteur, on a le droit d’appeler nos… nos collaborateurs comme on veut.
-       L’IT : Madame, vous faites de l’idéologie. S’il vous plait, pas avec moi.
-       La DRH : Comment ça ?
-       L’IT : C’est de l’idéologie que d’appeler un salarié « collaborateur ». Ça peut faire croire, qu’il est sur un pied d’égalité avec vous dans son contrat mais ce n’est pas le cas. C’est parce qu’il est subordonné qu’il a des droits. Le code du travail, c’est la contrepartie à la subordination. Supprimer la notion de subordination, ça enlève la contrepartie. Ça fait croire que dans l’entreprise, tous ont le même « challenge », le même « défi », sont dans le même bateau. Jusqu’à ce que le patron parte avec le bateau et que le salarié reste amarré sur le quai au Pôle emploi, et il s’aperçoit alors qu’il n’était pas collaborateur mais bel et bien subordonné… Le patron et le salarié n’ont pas les mêmes intérêts. L’un cherche à vendre sa force de travail le plus cher possible, l’autre veut la lui payer le moins cher possible.
-       La DRH : Là, monsieur l’inspecteur, c’est vous qui faites de l’idéologie !
-       L’IT : Vous croyez ? Bon alors, je propose d’arrêter tous les deux, et pour nous départager, de nous en tenir au droit, au seul droit, donc on parle de « salariés » désormais. Uniquement.
-       La DRH : Bien mais c’est dommage, j’utilise « collaborateur » parce que c’est valorisant…
-       L’IT : C’est vous qui le dites ! Vous ne vous demandez pas pourquoi on n’a pas mis le mot « collaborateur » en 1945-46 dans le code du travail ?
-       La DRH : C’est une question de génération…On n’a pas le même sens pour le même mot…
-       L’IT : C’est certain. « Collaborateur », c’est marqué d’infamie. On n’a donc pas la même approche. Allez, n’en parlons plus, mais encore une fois, soyez correcte : appelez vos salariés des salariés…
Article écrit par Gérard Filoche, inspecteur du travail et militant,
publié le 2 août 2013
Et vous, qu'en pensez-vous ? 

jeudi 24 avril 2014

Félicitations à nos nouveaux camarades de ACS BPS
Suite aux élections professionnelles, une nouvelle section syndicale CGT a été créée dans notre filiale
Lien du blog : http://cgt-werox.org/blog/  

mercredi 26 mars 2014

La souffrance au travail

Vous vous sentez en danger, vous êtes sur le qui-vive à votre travail, pour faire toujours mieux. Au fil du temps, vous ne prenez plus le temps de déjeuner, vous partez de plus en plus tard le soir. Le jour, au travail, vous pensez sans pouvoir vous en empêcher aux critiques sur votre travail. La nuit, vous faites des cauchemars sur le travail qui vous réveillent en sueur. Bientôt, vous n’arrivez plus à dormir. Les week-end, vous êtes couché avec des maux de tête ou de ventre. Vous n’avez plus l’énergie de vous occuper de vos enfants. Vous ne sortez plus car vous vous sentez épuisé et puis ce que vous ressentez au travail est impossible à partager, et vos amis se sont lassé de vous entendre parler du travail, rien que du travail… La vie sociale est devenue peau de chagrin.

Vous avez peur sur le chemin du travail, souvent votre cœur bat plus vite, vous vous mettez à trembler, vous avez un poids sur l’estomac ou la poitrine. Vous pleurez dans votre voiture ou aux toilettes. Vous êtes perdu et ne savez plus ce qui est bien ou mal, juste ou injuste, vrai ou faux.

Vous passez votre temps à vous justifier pour que les critiques s’arrêtent. Comme tout ce que vous faites est critiqué, vous finissez par vous croire nul. En plus, vous avez des problèmes de mémoire, vous avez du mal à vous concentrer.

Vous maigrissez, ou bien vous grossissez, vous êtes plus souvent malade: eczéma, gastrites, problèmes gynécologiques…

Vous vous sentez harcelé, en souffrance au travail. Vous vous sentez seul, pas soutenu, perdu. Vous ne savez plus quoi faire. Vous vous demandez pourquoi vous vous mettez dans un tel état pour le travail. D’ailleurs, on vous le dit, on ne vous a pas demandé d’en faire autant.

Ces symptômes sont spécifiques aux situations de souffrance au travail

Si le travail peut vous faire autant souffrir, c’est d’abord parce qu’il est porteur de nombreuses promesses. Promesse de l’utilisation et de l’amplification de vos savoir-faire, bref de votre corps. Promesse d’accomplissement de soi par le regard des autres sur son travail et de la construction identitaire  qui en découle. Promesse d’autonomie financière et de sortie de la dépendance aux parents, le travail est aussi promesse de l’apprentissage du vivre ensemble. Le monde du travail est l’espace social qui nous oblige à sortir de nous-mêmes, à interagir, partager et nous confronter avec tous les autres. Travailler, c’est se travailler et travailler ensemble.
C’est parce que le travail est porteur de toutes ces promesses qu’il peut, dans des conditions négatives, être source de souffrances spécifiques, de destructivité massive, incompréhensibles de l’extérieur. Et souvent de l’intérieur, pour celui qui souffre.

Une priorité, en parler, mais à qui ?

Du côté des soins

Votre médecin généraliste, en qui vous avez confiance, qui vous suit depuis longtemps et se rend bien compte que depuis l’arrivée d’un nouveau manager ou depuis la modification de l’organigramme, ou depuis que vous travaillez sur un nouveau logiciel, vous allez moins bien. Il connaît les symptômes que nous avons décrits ci-dessus…..

Votre médecin du travail. Quelquefois, vous le craignez alors qu’il est comme le médecin traitant soumis au secret médical. Lors des visites obligatoires, vous lui cachez ce qui ne va pas. Vous avez tort. Il est là pour vous conseiller. Que ce soit dans le cadre des visites systématiques ou bien à votre demande, vous devez expliquer au médecin du travail ce que vous vivez afin que ce soit noté dans votre dossier médical. En cas d’aggravation de votre situation, votre dossier de médecine du travail fera preuve de l’aggravation de votre état de santé.
Ces deux médecins, s’ils le jugent nécessaire, pourront évaluer l’urgence à vous mettre en arrêt pour vous sortir de la situation de travail pathogène. Souvent, vous êtes dans un tel état psychologique que vous n’osez pas vous arrêter. C’est indispensable pour éviter que votre état devienne chronique.
Il ne s’agit pas de vous arrêter pour vous arrêter. Cet arrêt maladie est un temps nécessaire pour vous reposer, prendre le temps de comprendre ce qui vous arrive et avec vos médecins réfléchir à l’avenir.
Le médecin traitant va mettre en place un traitement médicamenteux et un suivi psychothérapique. Etre arrêté, médicamenté et suivi atteste de la gravité de votre état vis à vis du médecin conseil de la sécurité sociale.
Le médecin du travail devrait vous voir pendant votre arrêt, uniquement à votre demande, dans le cadre de visites de pré-reprise, pour vous aider à mieux comprendre la dégradation de votre situation de travail. Ce travail de compréhension est fondamental car il va vous permettre de prendre du surplomb, de la distance par rapport à votre vécu. Le médecin du travail peut d’ailleurs vous orienter vers un clinicien du travail.
Souvent vous pensez être victime de la méchanceté de quelqu’un. La plainte individuelle, centré sur la psychologie d’un supérieur affaiblit votre discours. Vous savez que se plaindre est depuis toujours signe de fragilité personnelle. La plainte individuelle est immédiatement renvoyée à l’histoire personnelle, aux difficultés intimes. Le conflit se résume à un conflit de personnes. C’est peut-être le cas. Mais il vaut mieux vous pencher sur les modifications de vos conditions de travail qui concernent peut-être tous les salariés. Votre souffrance devient alors une affaire collective.

Du coté de l’entreprise
Le médecin du travail peut, avec votre accord, et sans parler de vous nominativement, interpeller l’entreprise, la direction, le CHSCT, les DP sur les dysfonctionnements qui présentent des risques pour la santé des salariés. Si la direction est de bonne foi et a conscience de sa responsabilité, des actions sont possibles. 
Vous pouvez aussi évoquer votre situation auprès des DP, DS, membres du CHSCT, qui pourront remonter les dysfonctionnements à la hiérarchie. Seule une délibération collective peut permettre de toucher à une organisation du travail pathogène.

Interview de Paul Bouaziz sur les techniques de management pathogènes.

Voir aussi l’Arrêt SNECMA de la Cour de Cassation.

Les stratégies de retour au travail ou de sortie de l’entreprise

- Si l’arrêt maladie, le traitement et la discussion sur le travail vous permettent d’envisager sereinement le retour à votre poste après, qu’on a procédé de bonne foi aux modifications nécessaires grâce à l’intervention des acteurs de l’entreprise, la parenthèse sombre se referme.
- Si vous avez perdu confiance dans votre environnement professionnel proche (hiérarchie, collègues) et vous voudriez muter sur un autre poste, le médecin du travail peut préconiser cette mutation (L 4624-1) qui s ‘organisera en concertation avec la direction, la DRH et vous.
Ces deux cas de figure ne sont envisageables que si l’entreprise a bien conscience de sa responsabilité vis-à-vis de la santé des salariés.

Voir aussi la loi L4121-1 du code du travail.