jeudi 21 mai 2015

Salaires : augmentations à la tête du client, c'est fini


Un arrêt de la cour de cassation va obliger les DRH à se pencher sur les critères qui les conduisent à octroyer des augmentations individuelles. Ces critères devront être basés sur des critères objectifs d'évaluation.

Encore une décision de la Cour de cassation qui va donner des sueurs froides à plus d'un directeur des ressources humaines. Les magistrats de sa chambre sociale ont en effet rendu le 6 mai un arrêt (N° de pourvoi: 13-25821) qui rabat les cartes sur la manière dont les hausses individuelles de salaire sont décidées dans les entreprises. «C'en est fini des augmentations à la tête du client, se félicite Sylvain Niel, avocat conseil en droit social et directeur associé au sein du cabinet Fidal. L'arrêt de la cour de cassation va obliger les employeurs à se demander comment sont calculées les augmentations individuelles et à expliquer sur quoi elles sont fondées».

Cette décision n'est rien d'autre que la déclinaison du principe d'égalité de traitement appliqué aux augmentations individuelles. L'affaire jugée porte sur la direction d'un centre hospitalier qui a refusé d'augmenter un de ses cadres qui travaillait dans un service dont les performances étaient jugées décevantes, alors que d'autres avaient bénéficié d'une petite gratte salariale. Ce qui, pour la Cour, n'est pas un élément objectif d'appréciation. Bref, il ne suffit plus pour la Cour de dire que les performances d'un collaborateur ou d'un service sont insuffisants ou décevants, il faut maintenant le prouver. «L'entreprise doit pouvoir justifier une pratique discriminatoire par des éléments objectifs, explique Sylvain Niel. On le voyait poindre mais c'est la première fois que la cour de cassation le dit aussi solennellement».

«L'entreprise doit pouvoir justifier une pratique discriminatoire par des éléments objectifs»
 
Cette décision a deux conséquences directes :
Primo, la Cour indique très clairement que les décisions d'augmentation individuelle exigent dorénavant plus de transparence. 
Et secundo, elle pousse à mettre en place des outils d'évaluation de la performance dans les entreprises et justifier la pertinence de ces outils d'évaluation. 

Les DRH vont devoir engager des négociations : c'est quoi un critère objectif d'évaluation, surtout si ces critères mêlent des facteurs objectifs (comme la hausse du chiffre d'affaires par exemple) et des facteurs subjectifs (comme la qualité du management ou le courage).

Ce qui pousse l'avocat de Fidal à la conclusion suivante, qui va déranger plus d'un DRH :  
«l'absence d'augmentation individuelle de salaire d'un cadre, par rapport aux autres augmentés, doit être justifiée par l'existence d'éléments objectifs justifiant cette différence de rémunération». Une révolution, désormais opposable en justice…

Article de Marc Landré -  Le Figaro.fr - Publié le 21/05/2015 à 06:00 

mercredi 20 mai 2015

Stupide ou menteur ?


Les listes de candidats ont été déposées, la propagande électorale est en marche, chacun y va de son petit refrain "votez pour ...", jusque là, c'est normal...

Mais quand un certain syndicat commence à délirer en racontant n'importe quoi, on peu se demander si c'est de l’ignorance (version sergent) ou du mensonge (version «Dirigeant bien-aimé»).

Dans un tract récent, Mr AGDLF fait la déclaration suivante  : 
"... lors des élections précédentes, dans un process validé par la CGT et la CFE-CGC, quand un site n'avait pas de candidats, les salariés ne pouvaient pas voter et par conséquent, ils ne pouvaient pas s'exprimer. Plus de 400 salariés ont été ainsi privés de parole et, sans pouvoir s'exprimer, se sont retrouvés avec des représentants parisiens..." [sic]

Est-ce que nous travaillons bien dans la même entreprise ? 

D'où lui vient une idée aussi saugrenue  ?  Qui a été privé de voter ?

Pour être factuel, en 2011, sur les 10 sièges pourvus en National (sites de moins de 11 salariés ou en carence de candidats), 3 étaient occupés par des élus de province (Tricastin, Tarbes et Revin). Il y en aurait eu d'avantage si des candidats s'étaient portés volontaires.

Tous les salariés de l'entreprise ont donc eu la possibilité de voter : sur 253 électeurs en national, 93 se sont exprimés dans les urnes.
Ces 253 électeurs étaient les salariés situés sur les sites de moins de 11 salariés (en IDF et en province) mais aussi des salariés situés sur des sites de plus de 11 salariés mais qui n'avaient pas de candidats locaux (Fontenay et Niort 2).