Félicitations à nos nouveaux camarades de ACS BPS
Suite aux élections professionnelles, une nouvelle section syndicale CGT a été créée dans notre filiale
Lien du blog : http://cgt-werox.org/blog/
jeudi 24 avril 2014
mercredi 26 mars 2014
La souffrance au travail

Vous avez peur sur le chemin du travail, souvent votre cœur bat plus
vite, vous vous mettez à trembler, vous avez un poids sur l’estomac ou la
poitrine. Vous pleurez dans votre voiture ou aux toilettes. Vous êtes perdu et
ne savez plus ce qui est bien ou mal, juste ou injuste, vrai ou faux.
Vous passez votre temps à vous justifier pour que
les critiques s’arrêtent. Comme tout ce que vous faites est critiqué, vous
finissez par vous croire nul. En plus, vous avez des problèmes de mémoire, vous
avez du mal à vous concentrer.
Vous maigrissez, ou bien vous grossissez, vous êtes plus souvent
malade: eczéma, gastrites, problèmes gynécologiques…
Vous vous sentez harcelé, en souffrance
au travail. Vous vous sentez seul, pas soutenu, perdu. Vous ne savez plus quoi
faire. Vous vous demandez pourquoi vous vous mettez dans un tel état pour le
travail. D’ailleurs, on vous le dit, on ne vous a pas demandé d’en faire
autant.
Ces symptômes
sont spécifiques aux situations de souffrance au travail
Si le travail peut vous faire autant souffrir, c’est d’abord parce qu’il
est porteur de nombreuses promesses. Promesse de l’utilisation et de
l’amplification de vos savoir-faire, bref de votre corps. Promesse
d’accomplissement de soi par le regard des autres sur son travail et de la
construction identitaire qui en découle. Promesse d’autonomie financière
et de sortie de la dépendance aux parents, le travail est aussi promesse de
l’apprentissage du vivre ensemble. Le monde du travail est l’espace social qui
nous oblige à sortir de nous-mêmes, à interagir, partager et nous confronter
avec tous les autres. Travailler, c’est se travailler et travailler ensemble.
C’est parce que le travail est porteur de toutes ces promesses qu’il peut,
dans des conditions négatives, être source de souffrances spécifiques, de
destructivité massive, incompréhensibles de l’extérieur. Et souvent de
l’intérieur, pour celui qui souffre.
Une priorité, en parler, mais à qui ?
Du côté des soins
Votre médecin généraliste, en qui vous
avez confiance, qui vous suit depuis longtemps et se rend bien compte que
depuis l’arrivée d’un nouveau manager ou depuis la modification de
l’organigramme, ou depuis que vous travaillez sur un nouveau logiciel, vous
allez moins bien. Il connaît les symptômes que nous avons décrits ci-dessus…..
Votre médecin du travail. Quelquefois,
vous le craignez alors qu’il est comme le médecin traitant soumis au secret
médical. Lors des visites obligatoires, vous lui cachez ce qui ne va pas.
Vous avez tort. Il est là pour vous conseiller. Que ce soit dans le cadre des
visites systématiques ou bien à votre demande, vous devez expliquer au médecin
du travail ce que vous vivez afin que ce soit noté dans votre dossier
médical. En cas d’aggravation de votre situation, votre dossier de médecine
du travail fera preuve de l’aggravation de votre état de santé.
Ces deux médecins, s’ils le jugent nécessaire, pourront évaluer l’urgence à
vous mettre en arrêt pour vous sortir de la situation de travail pathogène.
Souvent, vous êtes dans un tel état psychologique que vous n’osez pas vous
arrêter. C’est indispensable pour éviter que votre état devienne chronique.
Il ne s’agit pas de vous arrêter pour vous arrêter. Cet arrêt maladie est
un temps nécessaire pour vous reposer, prendre le temps de comprendre ce qui
vous arrive et avec vos médecins réfléchir à l’avenir.
Le médecin traitant va mettre en place un traitement médicamenteux et un
suivi psychothérapique. Etre arrêté, médicamenté et suivi atteste de la gravité
de votre état vis à vis du médecin conseil de la sécurité sociale.
Le médecin du travail devrait vous voir pendant votre arrêt, uniquement à
votre demande, dans le cadre de visites
de pré-reprise, pour vous
aider à mieux comprendre la dégradation de votre situation de travail. Ce
travail de compréhension est fondamental car il va vous permettre de prendre du
surplomb, de la distance par rapport à votre vécu. Le médecin du travail peut
d’ailleurs vous orienter vers un clinicien du travail.
Souvent vous pensez être victime de la méchanceté de quelqu’un. La plainte
individuelle, centré sur la psychologie d’un supérieur affaiblit votre
discours. Vous savez que se plaindre est depuis toujours signe de fragilité
personnelle. La plainte individuelle est immédiatement renvoyée à l’histoire
personnelle, aux difficultés intimes. Le conflit se résume à un conflit de
personnes. C’est peut-être le cas. Mais il vaut mieux vous pencher sur les
modifications de vos conditions de travail qui concernent peut-être tous les
salariés. Votre souffrance devient alors une affaire collective.
Du coté de l’entreprise
Le médecin du travail peut, avec votre accord, et sans parler de vous
nominativement, interpeller
l’entreprise, la direction, le CHSCT, les DP sur les dysfonctionnements qui
présentent des risques pour la santé des salariés. Si la direction est de bonne
foi et a conscience de sa responsabilité, des actions sont possibles.
Vous pouvez aussi évoquer votre situation auprès des DP, DS, membres du
CHSCT, qui pourront remonter les dysfonctionnements à la hiérarchie. Seule une
délibération collective peut permettre de toucher à une organisation
du travail pathogène.
Interview
de Paul Bouaziz sur les techniques de management pathogènes.
Voir aussi l’Arrêt
SNECMA de la Cour de Cassation.
Les stratégies de retour au travail ou de sortie de l’entreprise
- Si l’arrêt maladie, le traitement et la discussion sur le travail vous
permettent d’envisager sereinement le retour à votre poste après, qu’on a
procédé de bonne foi aux modifications nécessaires grâce à l’intervention des acteurs
de l’entreprise, la parenthèse sombre se referme.
- Si vous avez perdu confiance dans votre environnement professionnel
proche (hiérarchie, collègues) et vous voudriez muter sur un autre poste, le
médecin du travail peut préconiser cette
mutation (L 4624-1) qui s ‘organisera en concertation avec la direction, la
DRH et vous.
Ces deux cas de figure ne sont envisageables que si l’entreprise a bien
conscience de sa responsabilité vis-à-vis de la santé des salariés.
Voir aussi la loi L4121-1
du code du travail.
vendredi 21 mars 2014
mardi 11 mars 2014
Emplois, Salaires, Protection Sociale, Services Publics
NON AU PACTE DE RESPONSABILITÉ
Grève et manifestation : mardi 18 mars 2014
- Pour défendre la Sécurité sociale et son financement.
- Pour nos emplois, l'augmentation des salaires et les services publics.
- Pour refuser le pacte de responsabilité.
Aucun domaine ne serait épargné.
Pour cela le gouvernement veut s'attaquer aux services publics et à la protection sociale !
On voudrait nous faire accepter le détournement de 36 milliards d'euros en dispensant les patrons des versements des cotisations de la branche famille (allocations familiales). C’est un pas de plus dans le démantèlement de toute la Sécurité sociale.
Cette mesure constitue un véritable pillage de nos salaires. C’est sans aucun précédent depuis 1945, cela ouvre la porte à la fiscalisation de la protection sociale.
En effet, lors de la création de la Sécurité Sociale, il a été décidé de mutualiser son financement au travers de la solidarité nationale et intergénérationnelle, en mettant en place « le salaire socialisé ». Celui-ci comprend notre salaire net + les cotisations sociales dites salariales + les cotisations sociales dites patronales. Les cotisations sociales ne sont donc pas une charge mais la part des richesses créées par les salariés qui sert à financer solidairement la protection sociale pour tous.
Ces 36 milliards, Hollande veut nous les voler pour les donner au patronat qui annonce déjà tout refus de quelque contrepartie que ce soit, et en exige déjà plus !
Ces 36 milliards manqueront pour financer la branche famille. Hollande veut rajouter un racket de plus en prenant ces 36 milliards sur l’impôt payé par les ménages.
Après les multiples exonérations des cotisations des dernières années, le gouvernement entend franchir un cran de plus en offrant aujourd’hui aux patrons l'exonération totale des cotisations de la branche famille pour soi-disant créer des emplois !
En parallèle il envisage de continuer la politique du gouvernement précédent, responsable de la baisse des salaires des agents de la Fonction publique, d'une réduction considérable des emplois et d’une dégradation des services publics à la charge de l’Etat et des collectivités territoriales.
Avec de telles orientations, il voudrait remettre en cause le modèle social de notre pays auquel les Français sont attachés.
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires n’acceptent pas de faire de la protection sociale et de la fonction publique une variable d’ajustement budgétaire. Après la loi dite de « Sécurisation de l’emploi », la réforme des retraites, le blocage des salaires, l’augmentation du chômage c’est bien une politique sociale injuste qui pénalise le monde du travail. C’est la logique de l’austérité, qui fait la part belle aux patrons, que nous combattons.
Parce que la croissance économique passe par une autre politique pour l’emploi,
ensemble nous revendiquons :
- Le retrait pur et simple du projet de pacte de responsabilité.
- Le maintien du financement de la Sécu et de toute la protection sociale sur les salaires.
- Une politique créatrice d’emplois stables et statutaires qui rompt avec les cadeaux faits au patronat et aux actionnaires.
- L’augmentation des salaires pour toutes et tous afin de relancer la consommation étranglée par l’austérité qui aggrave le chômage et la précarité.
- L’arrêt des coupes drastiques dans les budgets, le maintien du service public et du statut des fonctionnaires.
- L’arrêt de toutes les exonérations consenties au patronat, qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.
ENSEMBLE NOUS APPELONS LES SALARIES A FAIRE GRÉVE ET A MANIFESTER LE 18 MARS 2014
samedi 8 mars 2014
Appel à une mobilisation massive le 18 mars 2014
Communication de la confédération :
Salaires, emploi, protection sociale, services publics
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires appellent
l’ensemble des salariés, chômeurs et retraités à se mobiliser et à
participer massivement aux actions interprofessionnelles de
manifestations, rassemblements et grèves du 18 mars.
Lire le communiqué intersyndical
Lire le communiqué intersyndical
Cette journée se prépare activement dans les professions et sur tout le territoire. Elle sera marquée par des arrêts de travail, des manifestations unitaires.
Tous en grève le 18 mars !
Lieu de manifestation à Paris : à 13h15, départ à Montparnasse, place du 18 juin 1940, jusqu'à la place des Invalides
Pour les autres villes :

Communication de notre fédération :
TOUS UNIS LE 18 MARS CONTRE L’AUSTERITE
ET LE PACTE DE RESPONSABILITE !
ET LE PACTE DE RESPONSABILITE !
Avec le pacte de responsabilité annoncé par François HOLLANDE, le
gouvernement vient de franchir un nouveau pas dans les attaques contre
les salariés et dans l’imposition des politiques d’austérité à
l’ensemble de la société. La Fédération Nationale CGT des Sociétés
d’Etudes s’inscrit pleinement dans l’initiative des centrales syndicales
CGT, Solidaires, FO et FSU et appelle l’ensemble des salariés de nos
secteurs à faire grève le 18 Mars 2014 et à se joindre aux
manifestations prévues dans toutes la France.
jeudi 5 décembre 2013
Les techniciens de Xerox France en grève illimitée
La CGT Xerox General Services soutient pleinement les camarades et collègues participant à ce mouvement.
samedi 9 novembre 2013
mercredi 6 novembre 2013
A l’appel de la Cgt, la Fsu et Solidaires
3000 manifestants à Carhaix le 2 novembre
mardi 5 novembre 2013
, par
Frédéric Dayan
Tandis que les médias n’avaient d’yeux que pour
les bonnets rouges rassemblés à Quimper samedi dernier, les
organisations syndicales bretonnes de la CGT, FSU, Solidaires
réussissaient à rassembler 3000 salariés à Carhaix pour contribuer à
faire un choc de clarification face aux manipulations opérées par le
patronat, ainsi que par des forces politiques.
Voir en ligne : Les interventions des syndicats à la manifestation de Carhaix
La Cgt Bretagne qui s’en est réjouie dans un communiqué "réaffirme
que les choix à faire pour sortir la Bretagne de cette situation de
crise passent par une autre réponse aux attentes sociales, de la part du
patronat, comme des pouvoirs publics."
Elle réaffirme que la construction du pacte d’avenir pour la Bretagne
"doit commencer par l’arrêt immédiat des licenciements pour permettre un
dialogue constructif pour l’ensemble des salariés de la région.
Il ne peut y avoir de front commun entre les licenciés et les licencieurs." La Cgt Bretagne "regrette les débordements et la violence lors de la manifestation Quimpéroise, qui était malheureusement prévisible, et pour certains prémédités. (...)
La Cgt va poursuivre la mobilisation, dans l’unité syndicale la plus large, pour rassembler les salariés autour de leurs intérêts pour changer de cap, et s’engager vers le progrès social." Elle demande aux médias d’organiser un débat contradictoire avec les acteurs économiques et sociaux de la région dans le cadre des discussions sur le pacte d’avenir en Bretagne.
Enfin avec d’autres organisations syndicales, la CGT appelle "les salariés à poursuivre la mobilisation interprofessionnelle en manifestant le 23 novembre à Rennes pour le maintien et le développement de l’emploi et le maintien des sites de production."
Il ne peut y avoir de front commun entre les licenciés et les licencieurs." La Cgt Bretagne "regrette les débordements et la violence lors de la manifestation Quimpéroise, qui était malheureusement prévisible, et pour certains prémédités. (...)
La Cgt va poursuivre la mobilisation, dans l’unité syndicale la plus large, pour rassembler les salariés autour de leurs intérêts pour changer de cap, et s’engager vers le progrès social." Elle demande aux médias d’organiser un débat contradictoire avec les acteurs économiques et sociaux de la région dans le cadre des discussions sur le pacte d’avenir en Bretagne.
Enfin avec d’autres organisations syndicales, la CGT appelle "les salariés à poursuivre la mobilisation interprofessionnelle en manifestant le 23 novembre à Rennes pour le maintien et le développement de l’emploi et le maintien des sites de production."
dimanche 13 octobre 2013
La CGT n'est pas un syndicat catégoriel, elle défend tous les travailleurs, quelque soit leur catégorie professionnelle.
Il en est de même
à la CGT chez XGS
à la CGT chez XGS
L’UGICT (Union Générale des Ingénieurs, Cadres,Techniciens) est l’organisation
spécifique de cette catégorie de travailleurs et adhérant à la CGT.
L’UGICT existe depuis 1963 et compte 75.000 adhérents (12% des syndiqués CGT). C’est l’outil interprofessionnel dont s’est
dotée la CGT pour rassembler les ICT, leur permettre de se défendre face
aux employeurs et agir en convergence avec les autres catégories de
salariés. Il aide à surmonter les oppositions entre catégories
engendrées par la division du travail.
Une majorité d’ICT qui ne connait
pas l’UGICT, considère souvent la CGT comme le syndicat le plus actif
et le plus efficace pour les autres catégories, mais pas pour eux.
Surmontez vos aprioris et vos craintes, rejoignez la CGT, quelque soit votre catégorie professionnelle, contactez-nous.
Nous garantissons bien sûr la confidentialité. cgt.xgs@free.fr
Plus d'infos sur : http://www.ugict.cgt.fr/ugict/
Plus d'infos sur : http://www.ugict.cgt.fr/ugict/
samedi 5 octobre 2013
ATTENTION aux ruptures conventionnelles
Depuis quelques mois, XGS "dégraisse" en "suggérant" à certains salariés, devenus indésirables ou trop coûteux, de demander une rupture conventionnelle.
La direction ose ensuite nous annoncer que 99% des ruptures conventionnelles sont à l'initiative des salariés !
Si vous êtes dans cette situation, avant de prendre une décision contrainte, prenez conseil en contactant vos délégués CGT.
Et surtout, lisez le texte ci-dessous qui vous permettra d'y voir plus clair.
Haro sur la rupture conventionnelle
Par Franc MULLER – Avocat - Publié sur le site de JURITRAVAIL

Le patronat présentait alors la rupture conventionnelle comme
« l’équivalent du divorce par consentement mutuel dans les affaires familiales
» (cit.) et lui attribuait entre autre vertu essentielle de limiter le
contentieux lié à la rupture du contrat de travail.
Cette vision a largement inspiré la loi, de sorte que
l’article L 1237-11 du Code du travail énonce que « L'employeur et le salarié
peuvent convenir en commun des conditions de la rupture du contrat de travail
qui les lie. La rupture conventionnelle, exclusive du licenciement ou de la
démission, ne peut être imposée par l'une ou l'autre des parties. »
Nouveau mode de rupture du contrat de travail, la rupture
conventionnelle paraissait attrayante ; d’un côté, les salariés en auraient
tiré avantage, puisqu’à la place d’une démission qui ne leur ouvrait pas droit
au bénéficie de l’allocation chômage, le nouveau dispositif leur permettait de
percevoir ces allocations ; de l’autre, les employeurs y trouvaient un moyen de
rompre le contrat de travail sans contrainte trop lourde et surtout, à la
différence du licenciement, sans avoir à invoquer de motif.
A l’usage, l’expérience démontre qu’en réalité le contexte
lié à la conclusion de la majorité des ruptures conventionnelles est révélateur
du rapport de force qui détermine la relation de travail.
Fondamentalement en effet, cette relation procède d’un
rapport subordonné, dans lequel le salarié est placé sous l’autorité de
l’employeur, qui dispose du pouvoir de direction. Les parties ne sont donc pas placées sur un pied d’égalité,
c’est l’employeur qui impose ses vues au salarié et non l’inverse !
Rares sont les ruptures conventionnelles initiées par des
salariés, en lieu et place d’une démission, étant précisé que la démission est
souvent motivée par un différend d’ordre professionnel ou par une embauche dans
une nouvelle entreprise.
De fait, les ruptures conventionnelles sont majoritairement
prises à l’initiative de l’employeur, qui y a incontestablement plus avantage
que le salarié.
Les raisons peuvent en être multiples : relations
conflictuelles, manquements reprochés au salarié, volonté d’éviction, motif
économique, restructuration ou réorganisation de l’entreprise (non
nécessairement liée à un motif économique)
Force est de constater que dans de très nombreux cas, la
rupture conventionnelle s’est purement et simplement substituée au
licenciement, ce dispositif permettant d’échapper au carcan jugé trop rigide
par les employeurs des dispositions relatives au licenciement, notamment
l’exigence de justifier d’une cause réelle et sérieuse.
Concrètement les choses, telles qu’elles nous ont été
maintes fois rapportées, se déroulent ainsi : le salarié est convoqué de façon
souvent inattendue, et informelle, par l’employeur qui lui expose qu’il va
devoir se séparer de lui, en invoquant une raison (fallacieuse ou non), et que
tout bien considéré, la meilleure des solutions pour les deux parties est de
conclure une rupture conventionnelle.
A défaut d’accepter cette proposition, le salarié est
informé des foudres qui lui sont réservées, à savoir un licenciement,
nécessairement conflictuel, auquel « « il n’a rien à gagner » (les procédures
prud’homales sont longues, coûteuses, aléatoires).
On peut légitimement s’interroger sur le point de savoir si
son consentement est alors véritablement libre.
Le salarié sur la sellette doit disposer d’une grande force
de caractère pour s’opposer à cet ultimatum, auquel peu résistent face à
l’incertitude à laquelle ils sont confrontés.
S’ensuit, dans le meilleur des cas, une négociation sur le
montant des indemnités dont le salarié sera gratifié, puis en définitive la
signature du formulaire de rupture conventionnelle.
L’indemnité est souvent modique (minimum légal), même si
l’honnêteté commande de reconnaître que dans des cas limités les indemnités de
rupture conventionnelle peuvent être substantielles ; cette exception étant
motivée soit par la conscience qu’a l’employeur du risque prud’homal qu’il
encourt, soit parfois par sa bonne foi.
Maigre lot de consolation pour un salarié que d’être
indemnisé, dés lors qu’il est privé d’emploi et doit rechercher activement un
nouveau travail dans un contexte économique excessivement difficile.
Les garde-fous institués par le législateur n’ont qu’un rôle
restreint : le droit de rétractation de 15 jours est peu exercé par les
salariés qui, rendus à ce stade, ne nourrissent plus guère d’illusion sur la
possibilité de sauver leur emploi.
Quant au rôle dévolu par la loi à la Direction du travail
(DIRECCTE), dont l’exposé des motifs mettait à la charge de « sécuriser le
dispositif en garantissant la liberté de consentement des parties », il s’agit
malheureusement d’un vœu pieu.
Les DIRECCTE, assaillies de très nombreuses demandes (279
000 entre janvier et octobre 2012), se contentent d’en vérifier la forme, sans
en contrôler le fond, et ne s’assurent que rarement du consentement réel des
parties, singulièrement de celui du salarié.
Les Cours d’appel ont donc eu à se prononcer sur la validité
de ruptures conventionnelles contestées par des salariés.
La plupart ont affirmé que ce mode de rupture ne pouvait
intervenir « qu’en l’absence de litige entre les parties » (cf.
http://www.francmuller-avocat.com/les-pieges-de-la-rupture-conventionnelle),
bien qu’un arrêt de la Cour d’appel de Lyon, isolé semble-t-il, adopte une
position différente (C.A Lyon 7 mai 2012 n° 09/04353).
Ont été requalifiées en licenciement dépourvu de cause
réelle et sérieuse des ruptures intervenues dans un contexte litigieux (Cour
d’appel de Rouen, 13 mars 2012 n° 11/03543), en cas d’absence de consentement
libre et éclairé du salarié, ou lorsque la convention est finalisée pendant que
le contrat du salarié est suspendu et qu’il bénéficie d’un statut protecteur
lié à sa vulnérabilité (accident du travail, congé maternité, harcèlement
moral).
C’est également pour éviter un abus de ruptures
conventionnelles ayant pour origine un motif économique que la Cour de
cassation a jugé qu’elles devaient être prises en compte pour l’établissement
d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) (Cass. soc. 9 mars 2011, n°
10-11581).
En conclusion, si les objectifs des employeurs, soucieux de
disposer d’un mode de rupture souple et limitant le contentieux, ont été
pleinement satisfaits, on cherche vainement quels avantages en retirent les
salariés ?
Lueur d’espoir, la loi de financement de la sécurité sociale
pour 2013 pourrait opportunément constituer un frein à ces pratiques, car elle
instaure à compter du 1er janvier 2013 un forfait social de 20 %, à la charge
de l’employeur pour les ruptures conventionnelles dans la limite de 2 plafonds
annuels de sécurité sociale (74 064
pour 2013).
On attend impatiemment d’observer si ce renchérissement du
coût de la rupture se révélera dissuasif.
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